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Séréna Charpy : immersion dans sa double vie, médecin en journée, gymnaste le soir

Certains parcours intriguent et questionnent, le parcours atypique de Séréna Charpy force le respect et l'admiration.

Agée de 27 ans, Séréna Charpy vient d'être doublement médaillée aux Championnats de France de Gymnastique en nationale A chez les 21 ans et plus. Elle a remporté la médaille de bronze au concours général, ainsi que la médaille d'or en finale aux barres asymétriques.



Depuis 2012, elle matche chaque année (à l'exception de 2014) aux Championnats de France individuels, en parallèle, elle suit aussi des études de médecine, elle est actuellement interne et termine sa dernière année de médecine.


Mais alors comment fait-elle pour concilier études de médecine et gymnastique au quotidien ?


Une double vie qui débute dès le collège

Séréna Charpy débute la gymnastique à l'âge de trois ans encouragée par sa mère qui a aussi fait de la gymnastique.

Séréna a été pensionnaire du Pôle France de Gymnastique de Saint-Étienne de 2007 à 2011. Pour s'entraîner au plus haut niveau, plusieurs aménagements s'imposent. Elle habite la semaine chez ses grands parents au Chambon Feugerolles.



Séréna Charpy à 16 ans.

Elle a étudié de la sixième à la terminale au sein du cursus sport-études de l’établissement Tézenas-du-Montcel aux côtés d'autres jeunes sportifs. Pendant sa scolarité elle pratique jusqu'à 28 heures de gymnastique par semaine.


Du collège, au lycée, elle aura donc été habituée à jongler entre les études et la gymnastique. Le matin de 7h45 à 10h elle va en cours, s'entraîne de 10h15 à 13h, retourne en cours de 14h à 15h pour reprendre la gymnastique de 15h30 à 19h.

Très bonne élève, Séréna a sauté une classe en CM1, elle a naturellement des facilités, elle nous explique avoir réussi a concilier gymnastique et études facilement.


En seconde, elle ne sera pas gardée Pôle de Gymnastique de Saint-Etienne, mais ayant toujours l'envie de continuer la gymnastique, elle s'entrainera avec son club : l'Indépendante Stéphanoise où elle rejoindra alors la section sport études au lycée.


La médecine : une évidence depuis toute jeune

Séréna nous explique qu'elle a toujours eu envie de suivre des études de médecine, et ce depuis toute jeune. Au collège par exemple, elle n'avait pas d'autre métier de rêve en tête.

Il est également possible que la série Grey's Anatomy ait accentué son envie d'être médecin.

Au lycée, elle suit des études scientifiques, toujours avec d'excellents résultats, elle obtiendra son bac scientifique avec mention très bien. Et, comme une évidence, elle ne sélectionnera qu'un vœu sur Admission Post Bac (maintenant Parcours Sup) : la fac de médecine de Saint-Etienne.


Des études de médecine rythmées par la gymnastique


Depuis le début de ses études en médecine en 2014, Séréna Charpy n'a jamais voulu abandonner la gymnastique.


Séréna Charpy explique qu'elle n'a jamais eu de grandes appréhensions avant de débuter ses études de médecine, elle reconnaît avoir été plus plus stressée par la gymnastique que par les études en général, un ressenti symbolique qui montre l'importance qu'a eu le sport de haut niveau tout au long de son adolescence.



Séréna Charpy aux Championnats de France 2016. Elle finit 2ème en national A 18-20 ans et 1ère en poutre.


La première année de médecine (PACES à l'époque) est l'une des filières les plus sélectives en France, Serena l'a réussie du premier coup, un secret ?

Pas vraiment, Séréna, nous explique avoir été assidue toute au long de l'année, elle n'a jamais manqué un cours ce qui lui as permis de retenir ses cours plus facilement, elle travaillait également sur de longues amplitudes horaires.


Malgré son emploi du temps chargé, Séréna a toujours gardé une place à la gymnastique, qui lui a servi d'échappatoire, un moyen de se vider la tête, et d'être plus performante en parallèle de ses études. Les résultats gymniques suivent également, en 2016, elle finit par exemple 2ème en national A 18-20 ans et 1ère en poutre.


Durant sa première année, elle s'entraînait trois fois par semaine, avant de réduire à deux fois par semaine les années suivantes pour mieux gérer son emploi du temps chargé.


Un quotidien millimétré motivé par la passion


Séréna Charpy ne bénéficie pas d'aménagement pendant ses études de médecine, elle n'est pas considérée comme sportive de haut niveau. Malgré cela, elle continue de s'entraîner tout au long de ses études et maintient ce rythme intense qui lui convient si bien.


Concrètement comment s'organisent ses journées?


Pendant son externat (de la 4e à la 6e année), elle s'entraîne entre neuf et douze heures par semaine, un volume horaire important compte tenu de ses études.


Elle est en stage le matin, poursuit avec les cours l'après-midi avant de rejoindre le gymnase trois à quatre fois par semaine pour s'entraîner en fin de journée généralement entre 17h et 20H. Elle nous confie que s'entraîner autant est une volonté de sa part, elle voit ça comme un plaisir.


Séréna Charpy aux Championnats de France Individuels - 2019-2022-2023 Maryne Lesquelen, By Marine, Marylou L

Séréna se souvient avoir voulu choisir une spécialité de médecine lui permettant de garder ce mode de vie si particulier. En sixième année, après son concours d'internat elle poursuit donc en médecine générale. Elle recherche également un poste qui soit compatible avec ses heures d'entraînement.


En 7e année, elle début son internat en novembre 2019, le rythme s'accélère, les gardes deviennent beaucoup plus importantes, mais même avec ce rythmé effréné, Séréna met un point d'honneur à continuer les entraînements.

Elle s'entraîne alors de façon plus tardive de 18h à 21h45, quatre fois par semaine. Elle ne s'entraîne pas le week-end, mais ne s'arrête pas pour autant, elle pratique de nombreuses activités, telles que le vélo, la musculation ou le tennis.


Tant que le corps suivra...


Séréna finira ses études de médecine à la rentrée 2024, elle travaille déjà comme médecin du sport dans un cabinet à Saint-Étienne. Elle n'envisage pas de ranger les maniques pour l'instant et souhaite continuer tant qu'elle pourra et que son corps suivra.


Séréna Charpy en entraînement en 2024.

Elle nous confie qu'elle appréhende déjà le jour où elle devra arrêter et reconnaît que ce sera difficile de faire le deuil.


Séréna a du quitter le pôle France de Saint-Étienne en seconde, elle nous confie qu'elle a mis du temps à faire le deuil de pouvoir être un jour en équipe de France, un objectif personnel qu'elle n'a pas atteint.

Depuis 2020 elle a réalisé que ce n'était pas la voie faite pour elle. Sa pratique de la gymnastique en Top 12 pour l'indépendante Stéphanoise lui a permis d'avoir un second souffle. Actuellement elle continue ses entraînements tant pour aider son équipe en Top 12 que pour matcher à son meilleur niveau sur le plan individuel où elle souhaite montrer en compétition ce qu'elle réalise en entraînement.

Aujourd'hui, elle a l'impression d'avoir progressé entre 2019 et 2024 et c'est loin d'être la fin, elle sait qu'elle a encore le niveau et qu'elle peut encore réaliser de beaux résultats, son titre de championne de France aux barres asymétriques ne fait que le confirmer.


Séréna Charpy à gauche avec son équipe de l'indépendante Stéphanoise en 2024.


Quels conseils pour allier grandes études et pratique de la gymnastique ?


Séréna est convaincue qu'il est possible de concilier la pratique d'un sport avec des études des études en parallèle. Elle a souvent entendu des remarques décourageantes " Tu es trop vieille " ou " C'est trop difficile tu n'y arriveras pas" qu'elle n'a pas pris en compte. Elle conseille à toutes les personnes intéressées par ce double projet d'essayer avant d'affirmer que c'est trop difficile. Il est certain que cela demande de l'organisation et des sacrifices. Séréna réalise elle-même que son quotidien est loin d'être habituel tant au niveau de sa vie sociale que de sa gestion du temps, mais elle ne le vit pas comme une contrainte.


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